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L’aménagement à faible impact : une approche durable pour la gestion des eaux pluviales

Plus une collectivité prend de l’expansion, plus son sol se recouvre de stationnements, de routes et d’immeubles qui l’empêchent d’absorber l’eau des précipitations et du dégel printanier.

Au lieu de cela, l’eau glisse rapidement sur le béton où elle se charge de polluants, après quoi elle se déverse dans les fossés et les égouts pour bien souvent finir sa course directement dans les cours d’eau locaux. Le hic, c’est que cette eau non traitée pourrait non seulement avoir des répercussions sur la santé de la population, mais aussi menacer la faune, la flore et la vie marine. 

  

De nouvelles approches d’aménagement du territoire peuvent toutefois limiter les risques des eaux pluviales sur nos collectivités et l’environnement. Parmi les plus intéressantes, il y a l’option de l’aménagement à faible impact, une approche respectueuse de la nature qui permet de gérer les eaux pluviales (site en anglais) à l’endroit et au moment où elles tombent.  

  

Une approche en deux volets 

L’approche de l’aménagement à faible impact s’articule en deux volets : d’une part, elle encourage la préservation et la régénération des caractéristiques naturelles du paysage, et d’autre part, elle limite la quantité et l’étendue des surfaces dures et non poreuses. Cette approche favorise ainsi la création d’installations de drainage fonctionnelles dont l’esthétisme s’agence au paysage.  

  

Cette démarche change radicalement la façon dont les eaux pluviales sont traitées en favorisant l’introduction de différentes pratiques de conception et d’aménagement naturelles qui ralentissent les précipitations pour les récupérer dans des conteneurs. Ces pratiques se traduisent le plus souvent par des toits végétaux, de la biorétention, des jardins de pluie, des jardinières et des extensions de trottoir, des arbres de rue soutenus par des cellules de sol, des trottoirs perméables (poreux) ou encore des citernes d’eau de pluie. 

  

Une installation à faible impact consiste généralement en de petits arbres, des arbustes, de l’herbe et d’autres types de végétation, le tout planté dans un sol perméable. On obtient ainsi une jardinière autonome capable d’absorber l’eau des précipitations ou de la fonte des neiges pour la détourner des fossés et des égouts. Ce système recueille l’eau au plus proche de l’endroit où elle tombe tout en la traitant comme une ressource précieuse, plutôt que de la laisser n’être qu’un simple déchet.  

  

Au bout du compte, ces pratiques améliorent la qualité des eaux pluviales tout en réduisant la quantité qui se déverse dans les systèmes d’égout et, par conséquent, dans les cours d’eau. La plupart de ces pratiques ont en outre l’avantage d’embellir un quartier, et parfois même d’en faire grimper la valeur.  

  

Une collaboration fructueuse avec la Ville de Calgary 

L’aménagement à faible impact étant une approche relativement nouvelle pour la gestion des eaux pluviales dans l’Ouest canadien, il sera crucial d’évaluer et d’analyser les pratiques adoptées pour en mesurer l’efficacité au fil du temps.  

  

Forte de sa vaste expertise en conception, en construction et en évaluation continue d’installations à faible impact, MPE (une société d’Englobe) est à l’avant-garde de cette démarche émergente. De plus, Englobe a également vu et participé à l’élaboration de normes CSA en matière de biorétention et de résilience aux inondations dans les collectivités nouvelles comme établies. 

 

Après avoir suivi et analysé les eaux pluviales entre 2016 et 2019 pour pouvoir évaluer l’efficacité et les avantages de cette approche, MPE a utilisé les données recueillies pour rédiger des directives et des normes d’aménagement à faible impact pour la Ville de Calgary. Pour ce projet, nous avons collaboré avec la Ville à l’élaboration de systèmes de suivi pour l’aider à déterminer et à mesurer l’efficacité de ses installations à faible impact.  

  

Nous avons installé un canal jaugeur à l’intérieur d’un égout pour en mesurer le flux en permanence ainsi que faire le suivi des déversements et évaluer le volume de ruissellement annuel dans un bassin de drainage industriel. Les données ainsi recueillies peuvent ensuite être mises en parallèle avec les données sur les précipitations et le climat, ce qui permet d’établir l’efficacité des installations en ce qui a trait au volume et à la qualité des eaux traitées, de déterminer l’efficacité opérationnelle ainsi que d’identifier les espèces végétales qui s’adaptent le mieux. Cette démarche contribuera à prédire les résultats que l’on peut attendre de ces pratiques et guidera la conception des installations futures. Ce projet a fait ressortir l’importance, et la valeur, de faire un suivi pour obtenir des données concrètes alors que la Ville de Calgary se renseigne pour évaluer l’efficacité d’autres installations à faible impact. 

  

L’avenir de l’aménagement à faible impact 

Complément efficace, durable et à faible coût aux méthodes traditionnelles de gestion des eaux pluviales, les infrastructures écologiques de traitement des eaux pluviales et les pratiques d’aménagement à faible impact prennent de l’ampleur au Canada et dans le reste du monde. En permettant l’absorption des précipitations à même l’endroit où elles tombent, les pratiques et les structures d’aménagement à faible impact comme celles qui ont été mises en œuvre à Calgary pourraient même aller jusqu’à réduire les frais de gestion des eaux pluviales de la municipalité. Par contre, ce qui est sûr, c’est que cette démarche réduit le volume d’eaux pluviales non traitées qui se déversent dans les égouts en menaçant potentiellement la faune, la flore et la santé humaine.  

  

Avec la multiplication des phénomènes météorologiques violents dus aux changements climatiques, l’aménagement à faible impact prendra encore plus d’importance dans les années à venir. L’application de ces principes et de ces pratiques peut aider les collectivités à gérer l’eau de manière plus durable, à réduire l’incidence du milieu bâti et à favoriser l’écoulement naturel de l’eau sur son territoire. 

Colin Forsyth, l’ingénieur du projet de MPE, en train d’installer un appareil de mesure à l’intérieur d’un égout dans une démarche d’aménagement à faible impact.

L’installation de jardins de pluie autonomes sur les trottoirs urbains est une pratique courante d’aménagement à faible impact.

Exemple de système de biorétention sur la rue principale du village d’Alix, qui procure un sentiment de fierté et de bien-être à sa collectivité. Cette approche a permis d’éviter l’installation d’un égout onéreux.

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